mardi 15 novembre 2011

La réforme de la dépendance en panne



Après François Fillon, le 24 août, la ministre des solidarités, Roselyne Bachelot, a confirmé à la presse, le 2 septembre, un nouveau report, qui sonne comme un abandon, de la réforme de la dépendance.

"Créer des prestations nouvelles, c'était assez inconséquent" compte tenu de "la crise financière mondiale que nous rencontrons", a assuré la ministre. Tout en promettant : "Cette réforme viendra, je le redis : elle n'est pas annulée, elle est reportée." Officiellement, un nouveau rendez-vous sera proposé au printemps.

Sans cesse reportée depuis 2007, la réforme de la dépendance, qui devait être l'un des grands chantiers du quinquennat, n'aura pas lieu.

Le 8 février 2011 encore, Nicolas Sarkozy avait pourtant promis : "Ce débat je l'ai souhaité, je l'ai voulu malgré (...) les mises en garde de ceux, si nombreux, qui le trouvaient trop risqué au regard des enjeux et des échéances électorales. Une fois de plus, il aurait donc fallu attendre… Mais attendre quoi ? (...) L'ampleur de ce défi nous la mesurons tous, nous savons tous quelle est sa gravité, l'urgence qu'il y a à nous donner les moyens d'y répondre." La crise et les nécessités de la rigueur ont mis fin à ce volontarisme.

On comptait en effet, en 2009, plus d'un million de personnes de plus de 60 ans qui touchaient l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), un chiffre en hausse constante depuis la création de cette aide, en 2005. Quant au coût de la prise en charge de la dépendance, il a atteint, en 2010, 22 milliards d'euros.

Nicolas Sarkozy promet, lors d'une interview le 12 juillet, sur France 2 : "Nous organiserons le financement de la dépendance (…) ce problème sera résolu dans l'année 2011." /../

Une promesse répétée, le 10 février 2011, lors de l'émission "Paroles de Français", sur TF1. Nicolas Sarkozy assure une nouvelle fois : "C'est un engagement : après avoir réformé les retraites et garanti le revenu des retraités, je souhaite que nous réformions la dépendance." Le chef de l'Etat annonce : "Nous allons organiser une grande consultation qui va durer six mois", à l'issue de laquelle "nous déciderons cet été de la création d'une cinquième protection aux côtés de la maladie, de la retraite, de la famille, des accidents du travail, qui sont les branches traditionnelles de la Sécurité sociale".

Cœur de la question, le financement fait l'objet de plusieurs hypothèses : hausse de CSG, hausse des cotisations, TVA sociale… Aucune ne fait consensus, à quelques mois de l'échéance présidentielle. La ministre annonce pourtant que les conclusions de ces consultations seront rendues publiques en septembre.

Mais, le 24 août, François Fillon sonne le glas de cette hypothèse. Face à la nécessité de la rigueur budgétaire, le chantier de la réforme est repoussée, cette fois à début 2012. "Traiter ce dossier dans le contexte économique et financier que nous connaissons aujourd'hui, dans l'urgence, ne serait pas responsable", assure le premier ministre. Un enterrement discret pour une promesse de campagne qui n'aura jamais vu le jour.

Extraits d'un article du Monde. http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2011/09/05/1567698.html

dimanche 19 juin 2011

De la dignité des indignés



Faut-il avoir 93 ans, comme Stéphane Hessel, pour s'indigner de l'état dans lequel est laissé le monde à nos petits-enfants et arrière petits-enfants ? Évidemment non !

S'indigner, c'est-à-dire protester, sans agir n'est guère utile. Même celui qui a raison, s'il est seul et crie dans le désert, ne sert à rien !

Stéphane Hessel a contribué, auprès de René Cassin, à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme, écrite en 1948. Il est comme l'ultime survivant qui se dresse contre l'oubli dans lequel est laissé ce texte majeur, voulu par l'ONU naissante, après les horreurs de la seconde guerre mondiale.

Notre dignité, c'est de ne pas accepter l'inacceptable. Et il est inacceptable que notre descendance vive plus mal que nous.

À chacun de choisir ce qui l'indigne le plus, et de le dire. Sans peur. Et là où il veut.



vendredi 25 mars 2011

Personnes âgées dépendantes ? Chez elles ou pas ?

S'ils devaient se faire aider pour accomplir les tâches de la vie quotidienne, 42% des Français choisiraient un de leurs proches, selon un sondage BVA pour la Fédération des particuliers employeurs de France (FEPEM).

Un tiers d'entre eux (33 opteraient pour un salarié à domicile et 7% seulement choisiraient un établissement pour personnes âgées.

( Sondage réalisé par téléphone les 11 et 12 février auprès d'un échantillon de 976 personnes non dépendantes, représentatif de la population française, âgée de 15 ans et plus ).

Oui, mieux vaut être chez soi !

À quelles conditions est-ce possible ?

Ça coûte...

Allocation personnalisée d'autonomie (APA) de 2007 à 2010 (estimation)


samedi 5 mars 2011

Pour un vrai 5ème risque : accompagner la "dépendance"

En mars 2004 quelques associations déjà créées en France et soucieuses de la prise en charge des personnes âgées fragilisées, se sont retrouvées pour créer une Fédération qui a pris pour nom : Fédération Nationale des Associations de Personnes Agées en Etablissements et de leurs Familles (FNAPAEF).
http://www.fnapaef.fr/

A l'attention de Monsieur le Président de la République

Le 12 mai 2009, Monsieur le Président de la République, vous avez annoncé un projet de loi sur la création d’un « cinquième risque » afin de prendre en charge la « dépendance ». Le 16 novembre 2010, vous réitérez votre volonté de promulguer une loi avant fin 2011. Ainsi vous avez fait naître l’espoir que les personnes en situation de handicap quel que soit leur âge bénéficieraient enfin du droit commun en matière de protection sociale.

Devant l’absence de compensation des handicaps par la sécurité sociale, l'État avait en effet créé, en 1975, une allocation compensatrice (ACTP) permettant de financer l’aide apportée par une tierce personne aux personnes handicapées quel que soit leur âge et l’origine du handicap. L’augmentation du coût de ces allocations du fait du vieillissement démographique a conduit, en 1997, à séparer les personnes handicapées de moins de 60 ans des personnes de 60 ans et plus qualifiées de « dépendantes ». Cela a donné naissance à deux dispositifs aujourd’hui très inégalitaires : la prestation de compensation du handicap (PCH) pour les premières et l’allocation pour l’autonomie (APA) pour les secondes.

Actuellement, les propositions avancées par le gouvernement maintiennent cette barrière d’âge. Or, celle ou celui que la maladie, l’accident, le vieillissement, ont placé en situation de perte d’autonomie, partielle ou totale, temporairement ou définitivement, quel que soit son âge, est un citoyen de plein droit.

Il requiert de la Nation, comme toute autre personne, une égale place dans la société, dans tous les domaines et tout au long de sa vie. Les valeurs que nous défendons sont celles d’une République solidaire qui met toute personne au cœur de sa législation et de ses efforts financiers, sociaux, culturels…

Le nombre de personnes en situation de handicap touchant une allocation (ACTP, PCH, APA), s’élève actuellement à plus de 1,5 million. Il devrait progresser en raison de l’allongement de l’espérance de vie dans les décennies à venir. L’accompagnement des personnes concernées est une nécessité absolue, afin de préserver le plus longtemps possible leur autonomie à domicile comme en établissement.

De nombreux rapports ont montré les limites et les inégalités des dispositifs de compensation actuels tant dans leur organisation que dans leur financement. La meilleure façon d’aider à l’autonomie est la création d’une nouvelle couverture de protection sociale ou « cinquième risque ». Celui-ci s’ajoutera à ceux qui concernent la maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites. Cette création constitue un enjeu majeur de solidarité.



Pour télécharger l'ensemble du manifeste du collectif pour le 5ème risque : http://www.lamaisondelautonomie.com/index.php/Dernieres-news/manifeste-collectif.html


jeudi 24 février 2011

Le 5ème risque !

La maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites sont les quatre branches de notre système de protection sociale. L’idée est d’en créer une 5ème pour couvrir le risque de "dépendance".

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Après les retraites, la question du financement de la dépendance des personnes âgées est le nouveau grand chantier du gouvernement. Une première série de mesures devrait entrer en vigueur dès 2012.

. Hausse de la CSG,

. restriction de l’Apa,

. récupération sur la succession des aides versées,

. obligation de souscrire une assurance privée,

. prise en compte du patrimoine…

Toutes ces pistes sont au cœur du débat de l'année 2011.



La grande vieillesse est-elle un risque ? On la concevait auparavant comme une chance ! la question à laquelle on ne sait ou l'on ne veut répondre, c'est : qui va payer ! L'idée même de la solidarité entre en conflit avec deux concepts dominants dans la politique du Gouvernement :
• si l'on ne travaille pas, on ne peut rien gagner !
• tout peut être occasion de "faire des affaires", y compris donc la gériatrie.

À cela, il n'est qu'une réponse possible : la solidarité des humains s'exerce de la naissance à la mort, sinon nous quittons toute civilisation.

http://www.notretemps.com/famille/dependance-financement-guide/2304-dependance-5e-risque/10005308-dependance-5e-risque.html

http://ramses.lyonne-blog.com/share/Image/as%20retraitejpg.JPG



lundi 17 janvier 2011

La dépendance : le cinquième risque




2 millions de Français auront plus de 85 ans en 2015.

La France compte aujourd’hui un million de personnes dépendantes, c’est-à-dire qui n’ont pas suffisamment d’autonomie pour vivre seules, sans assistance.

Une place en maison de retraite coûte 2 200 euros par mois en moyenne.

Si l’on arrive à rester chez soi, il faut compter un budget d’aide à domicile d'au moins 1 800 euros.

Ces dépenses excèdent de loin les retraites moyennes, (entre 1 000 et 1 300 euros).

Les aides publiques actuelles ne suffisent pas. (Montant moyen : 450 euros).

Les ressources dégagées avec le lundi de Pentecôte travaillé ne couvrent pas les besoins.



Avec ces chiffres, on nous trompe.


Les maisons d'accueil des personnes âgées sont trop souvent des machines à sous.

On veut nous pousser, dès 50 ans, à souscrire une assurance privée supplémentaire
sur le « risque dépendance ».

Et surtout permettre aux départements ou à l’État de se rembourser sur l’héritage, au-delà d’un certain niveau de patrimoine, ce qu’on appelle la récupération sur succession.



Moins de solidarité collective, plus d’effort individuel
, c’est un modèle social français qui, lentement, se transforme.

Allons-nous laisser faire ça ?

samedi 8 janvier 2011

Nous sommes tous des dépendants

Notre modeste blog exprimera, de loin en loin, nos préoccupations : celle que l'actualité nous fournit et qui nous touche, celle, permanente, des personnes qui, comme on dit, "prennent de l'âge".

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Nous avions déjà souligné que la dépendance fait partie de la condition humaine.

Que le gouvernement s'en saisisse est une nécessité. La façon dont il le fait nous inquiète car, de nouveau, c'est vers l'initiative privée, la marchandisation de l'aide et des soins qu'on semble vouloir se tourner.

1 200 000 personnes touchent l'APA.
70% de la dépense est payée par les départements.
Plus de 5 milliards d'euros manqueraient pour financer la dépendance !
80 000 personnes, en France,atteignent les 80 ans chaque année.

Il faudra choisir entre la solidarité et le commerce gériatrique.

La perspective d'une "5ème branche" de la Sécu n'est guère appréciée par le ministre de la santé. Taxer les successions fait son chemin. Une 2ème journée de solidarité est envisagée. La CSG des retraités pourrait passer de 6,6% à 7,5%, comme pour les "actifs". Une assurance complémentaire santé (privée !) pourrait devenir obligatoire, à partir de 50 ans.



Et si l'on demandait l'avis des intéressés.
Pas seulement celui des "vieux", celui de tous les français !
Il semble que demander aux citoyens concernés ce qu'ils pensent, se fasse rare...

Nous y reviendrons !


vendredi 7 janvier 2011

Islam et islamisme


Ce qui ressort de nos échanges mensuels peut être repris ici.
Aujourd'hui, nous préoccupe la violence à motivation religieuse.




L'Islam est une religion; l'islamisme est une idéologie.
Tous les "ismes" sont des systèmes clos construits autour d'une idée-force.
L'islamisme n'échappe pas à ce risque de sectarisme.

Les Musulmans ne sont pas nécessairement islamistes.
La religion musulmane ne se présente pas partout sous un même visage.
Ici, la religion conduit à la violence; là, elle l'interdit.

Assassiner des innocents par conviction religieuse est insupportable !
Se suicider en croyant donner sens à sa vie est une aliénation affreuse.
Tout fanatisme religieux banalise la mort et doit être rejeté.



Les fanatismes traversent toutes les religions et les détruisent.
Ils peuvent aussi être le fait d'organisations politiques, souvent nationalistes.
C'est le volonté de n'accepter d'autre vérité que la sienne qui est meurtrière.

Méfions nous des vérités déifiées, sacralisées.
La vérité s'approche mais ne se possède pas.
Le respect et la tolérance n'ont aucune frontière.

Les convictions peuvent être fortes mais il faut admettre nos fragilités.
Nous pouvons nous tromper; nous nous trompons; le nier est dangereux.
L'Islam radical, l'intégrisme catholique sont incompatibles avec l'amour .

La sagesse de qui prend de l'âge exclut... d'exclure de qui diffère de moi !
La complexité du monde oblige à beaucoup de modestie.
Qui tue par conviction n'a aucune justification à faire valoir.

Le meurtre de masse comme arme politique est un crime inexpiable.
Qui y pousse les fanatisés est plus coupable encore.
La banalisation des actes kamikases est une régression des civilisations.

Ceux qui enferment les fous dans l'impasse du désespoir sont à dénoncer.
Ceux qui sèment la haine dans le cœur d'autrui sont impardonnables.
Bref, analysons toutes les causes de l'horreur : elles sont partagées !

L'islam n'est pas la cause de ces monstruosités ultra violentes.
L'islamisme est pourtant, actuellement, souvent derrière ces crimes.
Les "guerres de religion" sont de tous les temps.


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