jeudi 20 décembre 2012

Michel Chaintrier

Te voici parti le premier...
Tu nous avais prévenus : "nous vieillissons et... j'ai 78 ans", avais-tu dit.

Nous ne te verrons plus, en bout de table, pour allonger ta jambe.
Tu ne nous verras plus prendre, sans toi, ce café que tu ne buvais pas.
Tu ne nous parleras plus des poissons de l'Oise.
Tu n'évoqueras plus la Tunisie et ton amour de l'Afrique du Nord.
Tu ne nous rappelleras plus ton attachement au monde sportif...

Ou plutôt, si !
De tout ce que tu évoquais nous garderons les traces.
Et avec elles, c'est ton visage qui reviendra devant nous.
Il suffira de fermer, un instant, les yeux.

la vie La pensée du dimanche : La vie
                 Même quand vient la nuit, la trace des pas de celui qui part peut nous guider encore...

Nous avions cru, jadis, avoir des différends politiques !
Il s'agissait bien là d'agitations de jeunes gens...
Avec l'âge, ce qui nous est commun est apparu.
Ou mieux : nous avons vu, alors, ce qui nous rapprochait.

Nous étions en équipe avec toi.
Une équipe discrète mais fidèle.
Une équipe qui va continuer à vivre.
Jusqu'à épuisement.

Avant, quand tu ne venais pas, tu n'étais pas là.
Maintenant, tu seras toujours là, alors que tu ne viendras plus !

Michel, ton départ est brutal, trop rapide.
Mais si tu n'as pas trop souffert, alors tant pis.
Quitte à mourir, que la mort nous soit clémente.

Nous savons bien que tu es ailleurs.
Croyants ou pas, nous le savons.
On n'est pas au fond d'une tombe.
On est dans la tête des rescapés.

On  est une ombre au coin d'une rue.
Oh ! Ta silhouette cahotante place de la Challe.
Et ton coup de sifflet sur tel ou tel stade.
Et toute l'histoire des Pincevents, à toi accrochée.

Michel, rien n'est terminé.
Nous avancerons encore avec toi, là, parmi nous.


mercredi 12 décembre 2012

La pauvreté pour tous ?

Cruelle partout, la pauvreté est relative selon le pays où l'on vit.
Riche, ici, avec 500 euros par mois, on ne paie même pas son loyer, ailleurs, avec la même somme !
Au moment où, en France, les pouvoirs publics s'interrogent sur la lutte contre la pauvreté, il convient de rappeler, peut-être que la pauvreté n'est pas une tare et encore moins une fatalité.
Elle est le produit des inégalités et la conséquence du refus du partage.
On sait cela depuis des siècles !
La pauvreté déshumanise quand elle devient misère. "Misérable" a longtemps été une injure adressée à quelqu'un qui se comporte de façon indigne.
La distance entre la pauvreté (l'insuffisance de moyens) et la misère (l'absence de moyens) a la profondeur d'un abîme.
On peut réussir sa vie dans la pauvreté ; c'est impossible dans la misère.
Vivre sobrement est-ce vivre pauvrement ? Oui et non ! La sobriété n'est pas une insuffisance de moyens mais une limitation volontaire des moyens  par souci de mieux vivre.
Étonnante affirmation que celle de celui qui choisit la sobriété pour mieux vivre; mais il s'agit d'un mieux vivre individuel et collectif. Vivre de peu, si l'on est nombreux, rend la vie possible à tous.
Vivre tous simplement pour que simplement tous les hommes vivent est un choix de société que préconisait Gandhi et qui n'a rien d'impossible sauf si les nantis ont le pouvoir de l'interdire.